Savoir compter sur soi

Je parle souvent de "self-reliance" ou "de compter sur soi" dans mes cours de yoga. L'objection est toujours la même: “Mais serais-tu en train de dire que nous ne devons avoir besoin de personne ???".

Lors de certaines séances de coaching, cela peut aller encore plus loin. Récemment une cliente me parlait de son désir de devenir propriétaire d’une maison dans les 10 ans à venir. Elle s’est immédiatement réfrénée et m’a expliqué avec force qu’elle n’allait pas le faire, qu’elle avait besoin d’un compagnon pour ça et a cité cette sagesse : “Nous ne sommes pas faites pour vivre seul, mais en couple".

Je comprends ce désir de vivre en couple mais je ne crois pas que ce soit la condition sine qua non pour vivre heureux ou pour vivre une vie rêvée (dans une maison). Je ne crois pas que nous n’ayons besoin de personne non plus. Nous sommes tous interconnectés les uns les autres et un de nos instincts importants est d’évoluer au sein d’un groupe. Nous aspirons à la réciprocité, à la hiérarchie et la confiance en l’autre ; nous avons besoin de pouvoir partager et de nous entraider en cas de besoin. Nous survivons ensemble en tant qu’êtres sociaux.

Le self-reliance, c’est plutôt pouvoir d’abord compter sur soi-même. Lorsqu’on parle du besoin d’avoir quelqu'un dans sa vie, des amis, un partenaire, une famille ou un mentor, c’est bien d’en avoir, mais si ce n’est pas le cas, que peut-il se passer ? Avez-vous déjà traversé le "désert de Gobi" dans votre vie ? Lorsque vous avez l impression que tout explose et qu’il n’y a personne pour vous ? Moi oui. Plusieurs fois même. Ce que le yoga m a appris, c’est à être autosuffisant dans ces moments-là. Aller puiser dans ses propre ressources, dans ses capacités mentales, intellectuelles, émotionnelles et physiques pour s’en sortir.

Les fameux 4A (Attention, Affection, Affirmation, Approbation) deviendront très hypothétiques si nous espérons combler ces besoins par quelqu’un d’autre.

C’est comme de s’attabler à un brunch dominical avec buffet, et de perdre ses nerfs parce que personne ne nous sert. Et Bien oui ! Il faut se lever et remplir son assiette nous-même. Personne le fera à notre place.

Il en est ainsi pour les 4A mais aussi pour la plupart de nos besoins. Nous devons d’abord améliorer l’attention que nous nous portons, idem pour l’affection, l’affirmation et être en phase avec ce que nous sommes. Sinon, nous serons frustrés, fâchés et éplorés.

Voilà ce qu’il en est. Commencez à pratiquer ces réflexions chez vous, sans moi, avec vos propres ressources et votre volonté. Ce sera le premier pas. Bonne balade.